Participer à un tournoi de poker, c’est excitant. Tu payes ton inscription, tu reçois ton stack de départ, et tu t’assieds avec l’espoir secret d’aller loin… peut-être même jusqu’à la table finale. Mais soyons honnêtes : la plupart des débutants se font sortir rapidement, pas parce qu’ils manquent de chance, mais parce qu’ils tombent dans des pièges classiques.

Et toi, si tu veux progresser et éviter de “donner” tes jetons, tu dois absolument connaître ces erreurs pour ne pas les reproduire. Je vais te les présenter une par une, avec des exemples concrets, et surtout avec les solutions pour corriger le tir.

1. Jouer trop de mains

C’est l’erreur numéro un. Tu es assis à la table, tu es excité, et tu veux “voir des flops”. Alors tu payes avec J♣8♦, 9♥5♥, ou encore K♠3♠. Le problème ? Tu te retrouves souvent dominé. Exemple : tu rentres avec K♠3♠, et un joueur en face a K♣Q♥… tu es déjà en retard avant même que les cartes communes tombent.

👉 Ce qu’il faut faire : sois sélectif. En début de tournoi, contente-toi des mains solides :

• Les grosses paires (AA, KK, QQ, JJ).
• Les As bien accompagnés (AK, AQ, AJ suités).
• Les connecteurs assortis corrects (10♠J♠, 9♦10♦).

Tu verras : tu éviteras beaucoup de situations casse-tête.

2. Ne pas tenir compte des positions

Un classique. Tu reçois A♦10♣ et tu relances UTG (sous le pistolet). Tout le monde derrière toi peut avoir mieux, et tu es hors de position le reste du coup. Même une main “correcte” devient un cauchemar mal placée.

👉 Ce qu’il faut faire : adapte ton jeu selon ta place à la table.

• UTG / early position : joue serré (seulement de très bonnes mains).
• Middle position : ouvre un peu ton éventail.
• Cutoff et bouton : c’est là que tu peux te lâcher un peu plus et voler des blinds.

Exemple concret : A♠J♦ est souvent une main piège UTG, mais au bouton, c’est une excellente main à relancer.

3. Survaloriser les paires moyennes

Imagine : tu reçois 7♥7♦. Tu relances, un joueur sur-relance, et toi, tu pars à tapis en mode “j’ai une paire, je fonce !”. Mauvaise idée : tu tomberas souvent contre JJ, QQ, KK, AA ou même AK qui a 50 % contre toi.

👉 Ce qu’il faut faire :

• Avec des paires intermédiaires (66 à 99), entre dans le coup surtout pour toucher un brelan.
• Si le tapis adverse est profond et qu’il montre de la force, réfléchis bien avant de t’empaler.

Ces mains sont puissantes… mais fragiles.

4. Jouer sans tenir compte de la taille de ton stack

Tu as 12 grosses blinds, mais tu continues à relancer “comme si de rien n’était”. Mauvais calcul. Avec un petit tapis, tu dois être prêt à partir à tapis directement, car tu n’as pas de marge pour manœuvrer après.

👉 Les 3 règles à retenir :

• Big stack : mets la pression sur les autres, surtout ceux qui protègent leur survie.
• Moyen stack : reste prudent, choisis bien tes spots.
• Short stack : adopte la stratégie du “push or fold” (tapis ou fold).

Exemple concret : avec 10BB et A♠10♠, ne te contente pas d’une petite relance : pousse ton tapis, sinon tu laisses la chance à tes adversaires de te marcher dessus.

5. Jouer le tournoi comme une partie de cash game

Erreur fréquente : croire que les jetons d’un tournoi ont la même valeur que dans un cash game. Faux ! Dans un tournoi, chaque jeton gagné ou perdu a un impact différent selon le moment.

👉 Ce qu’il faut faire : adapte ton style selon la phase :

• Début : patience, accumule des infos, protège ton tapis.
• Milieu : commence à bouger, vole des blinds.
• Bulle (juste avant les places payées) : profite de la peur des autres si tu as un gros tapis.
• Table finale : tiens compte des paliers de gains et de l’ICM (independent chip model).

6. Laisser les émotions prendre le dessus

Tu viens de perdre avec A♣A♠ contre 8♦8♣. Tu es en tilt, tu veux te venger, et tu pars tapis la main suivante avec J♠9♦. Mauvais choix… et sortie assurée.

👉 Ce qu’il faut faire : rappelle-toi que les bad beats font partie du jeu. Respire, bois un verre d’eau, et surtout ne rejoue pas n’importe comment la main d’après.

Le joueur qui reste calme garde toujours l’avantage.

7. Ne pas observer les autres joueurs

Beaucoup de débutants jouent “dans leur bulle”, concentrés uniquement sur leurs cartes. Mais au poker, les infos les plus précieuses sont souvent… chez les autres.

👉 Ce qu’il faut faire : observe :

• Qui joue trop de mains (les “fishs”).
• Qui est très serré.
• Qui bluffe souvent.

Exemple concret : si tu vois un joueur relancer 8 mains sur 10, tu peux le piéger avec une main correcte. À l’inverse, si un joueur qui ne joue jamais mise soudain très fort… méfie-toi.

8. Oublier l’objectif principal : survivre

En tournoi, tu n’as pas de recharge (sauf en mode re-entry). Ton stack est ta vie. Beaucoup de débutants prennent trop de risques tôt et sortent rapidement, frustrés.

👉 Ce qu’il faut faire : concentre-toi sur la survie. Tu n’as pas besoin d’être chip leader tout de suite. L’objectif est de franchir les étapes du tournoi, d’entrer dans l’argent, et ensuite de viser plus haut.

Conclusion

Les tournois de poker sont une aventure palpitante… mais sans préparation, tu risques de te faire dévorer dès les premières orbites. Les erreurs des débutants sont connues : jouer trop de mains, ignorer les positions, surjouer ses cartes, négliger son stack, oublier la dynamique du tournoi, partir en tilt, ou encore ne pas observer les adversaires.

Bonne nouvelle : en les connaissant, tu viens déjà de prendre une longueur d’avance.

Souviens-toi de trois mots : discipline, adaptation, patience.
Avec ça, tu ne seras plus un joueur qui “donne ses jetons”… mais un joueur qui les fait fructifier.

Je t’ai préparer un guide des mains de départ à jouer en fonction de ta position à la table .

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